Les Tisanes De Jean Michel

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Infusion maceration decotion et autres pratiques

 


🌿 Infusion, décoction, macération… Quelle méthode choisir ?

Et comment faire une infusion douce sans eau bouillante ?

Dans le monde des plantes médicinales, la manière de les préparer est aussi importante que la plante elle-même. Selon l’effet recherché, le type de plante (fleurs, racines, feuilles, résines…), et même l’intention que l’on met dans la préparation, la méthode varie. Voici un petit guide pour y voir plus clair et choisir la méthode qui vous correspond le mieux.

☕ L’infusion : douceur et légèreté

C’est la méthode la plus connue. Elle consiste à verser de l’eau frémissante (généralement autour de 85-95°C) sur les plantes, puis à couvrir et laisser infuser entre 5 et 15 minutes.

L’infusion est idéale pour les parties tendres des plantes : fleurs, feuilles, sommités fleuries. Elle permet d’extraire les principes actifs les plus volatils sans les altérer.

💡 Infusion progressive (sans eau bouillante)
Certaines plantes très délicates (comme la lavande, la verveine ou certaines fleurs sauvages) peuvent perdre une partie de leur subtilité avec l’eau trop chaude. Pour une infusion progressive, on place les plantes dans l’eau froide ou tiède et on laisse l’eau monter doucement en température (par exemple, dans un bain-marie ou sur feu très doux, sans jamais atteindre l’ébullition). Cela préserve les arômes fins et certaines propriétés subtiles.


🔥 La décoction : pour les plantes coriaces

La décoction consiste à faire bouillir les plantes dans l’eau pendant 10 à 30 minutes, selon leur densité, puis à filtrer. Elle est idéale pour les parties dures : racines, écorces, graines, bois.

Elle extrait des principes actifs plus profonds, souvent toniques ou reminéralisants.


🕯️ La macération : patience et douceur à froid

La macération est une méthode à froid, où l’on laisse les plantes tremper dans de l’eau, de l’huile, de l’alcool ou du vinaigre pendant plusieurs heures à plusieurs semaines.

  • En eau, on parle de macération aqueuse (idéal pour certaines plantes mucilagineuses comme la guimauve).

  • En huile, on obtient des macérats huileux (pour les soins de la peau).

  • En alcool, cela donne les fameuses teintures-mères.

  • En vinaigre, on peut faire des oxymels ou des préparations culinaires médicinales.


💧 La percolation : l’extraction alchimique

Méthode plus technique, la percolation utilise un système de goutte-à-goutte continu, souvent pour réaliser des extraits concentrés à l’alcool (tels que les teintures spagyriques ou certaines préparations de plantes médicinales professionnelles).

C’est une méthode très efficace, mais qui demande du matériel spécifique et une certaine maîtrise.


🌼 Le baume : une application externe

Un baume est une préparation grasse à base de macérat huileux (souvent d’olive, de tournesol ou de coco) dans lequel on incorpore de la cire d’abeille pour le solidifier. Il est utilisé en application cutanée pour apaiser, nourrir ou protéger la peau.


En résumé :

Méthode Usage Exemple de plantes
Infusion Fleurs, feuilles tendres Tilleul, menthe, camomille
Décoction Racines, écorces, graines Ortie racine, réglisse, cannelle
Macération À froid, toutes parties Guimauve, millepertuis en huile
Percolation Extrait concentré à l’alcool Élixirs spagyriques, teintures
Baume Usage externe Arnica, calendula, lavande

 Astuce de l’herboriste :

Prenez le temps d’observer la plante, sentez-la, touchez-la. Elle vous dira beaucoup sur la manière dont elle souhaite être préparée. La nature est vivante, et chaque préparation devient un petit rituel de lien avec elle.



16/04/2025